Palais de l'isle

Palais de l’isle

Palais de l’isle, est une ancienne maison forte, du XIIe siècle, remaniée à plusieurs reprises. Il est située au milieu de la vieille ville, sur un îlot formé par le Thiou, qui se dresse sur la commune d’Annecy en Savoie du nord.
Utilisé notamment comme prison, aujourd’hui lieu d’exposition sur l’architecture et le patrimoine du territoire de l’Agglomération d’Annecy. Il offre un parcours permanent sur l’histoire, le patrimoine de ce territoire. Les anciennes salles d’audience, les anciennes cellules et cachots des prisonniers ainsi que l’ancienne chapelle se visitent.

Le palais fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 16 février 1900.
Il commandait le seul passage sur la rivière ainsi que le péage qui y était attaché. Aux XIIe et XIIIe siècles, le palais de l’Îsle est entre les mains des seigneurs de l’Îsle, qui le tiennent en fief des comtes de Genève. Après leurs installations au château d’Annecy, en 1219, les comtes récupèrent la seigneurie et l’inféode aux Monthouz. Jean de Monthouz est en 1325 seigneur de l’Île d’Annecy et de la prison pour le comte de Genève ; les Monthouz auront la charge des prisons comtales jusqu’en 1355. En 1356, le comte Amédée III obtient de l’empereur Charles IV, le droit de battre monnaie, privilège détenu jusqu’à présent par l’évêque de Genève; il fonctionnera jusqu’en 1392.

En 1401, le comté de Genève est annexé à la Savoie. Les Monthouz se voient inféodé par Amédée VIII de Savoie de nouveau du palais de l’île. Puis la famille de La Croix, en aura quelque temps la charge.
Janus de Savoie, fils cadet du duc Louis Ier de Savoie, ayant reçu le Genevois en apanage, rachète l’inféodation et donne l’« Île » à son épouse Hélène de Luxembourg. Leur fille, Louise, épouse François de Luxembourg-Martigues. Cette famille transformera l’antique maison forte en demeure princière, qu’elle conservera jusqu’au début du XVIe siècle. À cette époque le palais de l’île fait retour aux ducs de Genevois-Nemours. Ces derniers y rétablissent les prisons et y installent le palais de justice, ainsi que le Conseil présidial du Genevois au 1er étage et la Chambre des Comptes au second.

Au début du XVIIe siècle le président Antoine Favre y rend ses arrêts. En 1659, à la mort d’Henri II, dernier duc de Genevois-Nemours, Charles-Emmanuel II de Savoie supprime l’apanage. Il ne reste alors que les prisons et la Judicature Mage du Genevois. Le Palais de l’Isle conservera ce rôle de prison jusqu’à la Révolution française. En 1729, il abrite les bureaux du Cadastre et la délégation pour l’affranchissement des droits féodaux en 1771. Ensuite, il sera tantôt, caserne, pour les troupes de passage, entrepôt pour l’intendance, asile de vieillards, de 1864 à 1888, puis de nouveau caserne. Menacé de destruction, le coût trop élevé en empêche cette dernière. Il est classé en 1900 et dès lors sauvé.

Il sert à nouveau de prison durant la Seconde Guerre mondiale. Restauré, il abrite aujourd’hui le CIAP (Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine). Celui-ci propose un parcours permanent sur l’architecture et le patrimoine de l’agglomération d’Annecy ainsi que des expositions temporaires renouvelées régulièrement. Les salles historiques permettent l’évocation des anciennes fonctions du monument.

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